Podcast JDR : La Souscription, un retour d'expérience
(Durée 01 : 40 : 50)
Télécharger le podcast
My Major Company, Ulule, Kickstarter, Bibliocratie, autant d'adresses du financement participatif dans la galaxie internet francophone. Le phénomène ne cesse de s'amplifier et maintenant les éditeurs eux-mêmes n'hésitent plus à faire appel à vos dons, pour lancer les projets qu'ils sont censés financer eux-mêmes. Alors, qu'est-ce que la souscription ? Comment ça marche ? Qui donne, à qui, et pourquoi ? Pourquoi ces plateformes pUlulent-elles ?
Vincent L, Julien et Marc reviennent sur leur expérience de la souscription, pour la renaissance de Shaan. Ils nous présentent sereinement leurs chiffres et leurs méthodes de communication. Enregistré en même temps que le podcast One Shot sur Shaan, il y a quelques mois déjà, ce sujet est aussi l'occasion de revenir sur les dérives et les atouts du financement participatif en règle générale.
Merci de votre fidélité. A la semaine prochaine, pour un prochain podcast. D'ici là, portez-vous bien et surtout jouez bien !
Merci à la Team Shaan pour ce retour sincère. Je précise que le podcast date de Novembre dernier et que certaines des informations qu'ils donnent, notamment sur les sorties des livres, peuvent être dépassées. il demeure parfaitement audible et très intéressant.
RépondreSupprimerJe précise également que le micro de Julien était un peu bas et j'ai du augmenter son amplification en post prod, cela peut s'entendre alors... désolé pour la mauvaise qualité du son. ;)
A très bientôt, merci de votre fidélité !
Je partage tout à fait ton point de vue sur l'Omerta des financements participatifs.
RépondreSupprimerTu as totalement raison de la dénoncer.
J'en profite
RépondreSupprimer11:30, sur l'actionnariat chez MyMajor : ils ont effectivement commencé comme ça et après le colossal succès de Grégoire, qui a rapporté plein d'argent aux gens qui l'avaient soutenu, ils ont arrêté. Maintenant, ils proposent des contreparties matérielles comme des billets VIP, des dédicaces privilégiées, etc.
Je suis très heureuse de ce podcast. Il est bon de questionner ce dispositif à la mode.
My major, les p'tits malins. C'est dingue.
RépondreSupprimerEncore un podcast très intéressant !
RépondreSupprimerJe ne suis pas toujours d'accord, mais le débat mérite d'être écouté.
Continuez les mecs :)
La question de savoir si on demande aux internautes de soutenir un projet ou bien d'acheter un objet en précommande semblait importante aux yeux des membres de l'équipe Shaan renaissance.
RépondreSupprimerC'est paradoxal de se poser la question alors même que cela dépend sans doute fortement du moment choisi pour lancer la souscription : s'il n'y a rien ou pas grand chose à montrer, bien sûr que les internautes vont soutenir le projet.
Un des conseils qui revient sans cesse au sujet des souscriptions c'est de se lancer quand le projet est très avancé. Si ce conseil est récurrent, c'est sans doute que ceux qui montrent des objets à acheter en précommande ont plus de chance d'attirer des fonds. C'est une indication de tendance.
Pour le coup, si les projets déjà bien ficelés ont statistiquement de meilleurs résultats, les éditeurs regagnent en légitimité car il y a bien un investissement de temps qui correspond à des salaires versés et donc une prise de risque.
Je pense que, le secteur du financement participatif devenant de plus en plus concurrentiel, cet investissement avant lancement de la souscription va devenir de plus en plus lourd. Soit il va tuer le système, soit on va trouver un point d'équilibre avec les coûts/risques de la filière "classique" de l'édition.
Alors, y aura-t-il un intérêt durable des éditeurs pour le financement participatif ?
Le parallèle avec la grande distribution me semble instructif sur ce point : les premières enseignes à s'engouffrer dans le travail dominical ou la livraison à domicile ont capté des clients.
Les concurrents leur ont emboité le pas pour ne pas se faire distancer. Au final, personne n'a réellement créé un nouveau marché : la consommation de fruits et légumes n'a pas augmenté et le CA de la grande distribution est globalement stable ... alors que les coûts ont augmentés (salaires du dimanche, développement sites internet, flotte véhicules livraison et salaires chauffeurs).
Les premiers en ont profité mais sur le long terme personne n'est gagnant.
Le financement participatif représente une manne dont tout le monde veut profiter. Les nouveaux acteurs se précipitent sur ce nouveau SEGMENT du marché du JDR et les pratiquent se modifient en réaction à l'augmentation de la concurrence.
Initialement, il n'y avait que des avantages pour les éditeurs. Romaric et d'autres ont, à raison, souligné la perte de légitimité des éditeur avec la disparition du risque financier. Ce dernier revient incidemment avec l'alourdissement de la phase pré-lancement de la souscription.
Sur le long terme, un marché segmenté est plus complexe à gérer : les éditeurs vont avoir du mal à se passer des souscriptions mais vont devoir prendre de plus en plus le risque de voir les projets sur lesquels ils auront inverti non financés.
Le vrai perdant, à terme, c'est l'auteur indépendant qui n'intéresse pas un éditeur et qui est incapable de produire tout seul un pdf "vendeur". Celui à qui le système était destiné. Retour à la case départ.
Peut-on suggérer des thèmes pour les prochains podcasts ?
RépondreSupprimerSi oui, j'aimerais bien vous entendre discuter sur 2 thèmes plus ou moins interconnectés :
- le sexisme dans le JDR (je suis bien conscient qu'il en existe ailleurs, et que la situation s'améliore)
- la sociologie du rôliste (qui heureusement est en train de changer): pourquoi est il majoritairement mâle, blanc, et en surpoids ? L'oeuf ou la poule, quoi.
A mon sens, résoudre ces deux problèmes permettrait de grandement contribuer au développement de ce médium.
Quelques précisions concernant le prix unique du livre, qui a été abordé mais pas assez éclairci.
RépondreSupprimerDepuis 1981, il existe une loi sur le prix unique du livre (dite loi Lang), où l'éditeur fixe le prix de vente au public et où l'ensemble des détaillants doit se conformer à ce prix, avec une remise maximale de 5 %. Si jamais vous voulez offrir une prime (comme par exemple, le PDF gratuit par rapport au bouquin papier), le montant de cette prime ne doit pas dépasser ces 5 %, pour ne pas contrevenir à la loi.
Je précise que cette loi a été votée afin de garantir une diversité de l'offre. Il y eut en effet une période de discount sauvage où, in fine, seules les grosses enseignes parvenaient à sortir la tête de l'eau. Or, quand vous avez plusieurs points de vente, vous pouvez toucher potentiellement plus de lecteurs (par exemple, un gros point de vente ne vendrait que 15 exemplaires d'un titre là où deux points de vente en vendraient chacun 10 ; au final, les deux points de vente vendent plus qu'un seul gros). Si vous pouvez touchez potentiellement plus de lecteurs, vous êtes plus à même de prendre des risques en termes de ligne éditoriale puisque votre lectorat potentiel est plus important. Donc, en imposant le même prix partout, l'objectif initial de la loi Lang était de conserver le maillage des librairies, non pas pour le simple plaisir de les conserver en tant que commerces, mais parce que ce maillage était le garant d'une diversité culturelle et éditoriale.